Journée nationale Anmecs

Tarif unique

390 € pour les adhérents (adhésion en cours de validité lors de l'événement) / 590 € pour les non-adhérents

Date

Du 25 Mar au 27 Mar 2026

de 13h00 à 13h00

Lieu

7 Av. de Saint-Dié, 88000 Épinal, France

« Qu’est-ce que je fais encore là ? L’intérêt supérieur de l’enfant, vraiment !
Redonner sens et souffle à la clinique éducative en MECS à l’heure des crises »

🔗 Ouverture des inscriptions : 12 novembre 2025 (cf. Réserver)

💰 Coût : 390 € pour les adhérents (adhésion en cours de validité lors de l’événement) / 590 € pour les non-adhérents

📍 Lieu : Centre des congrès d’Épinal

📅 Dates : du mercredi 25 mars 13h au vendredi 27 mars 2026 13h

A l’heure des crises – Redonner sens et souffle à la clinique éducative en MECS.

En 1989, la Convention internationale des droits de l’enfant (CIDE), ratifiée par la France en 1990, posait un cadre universel pour la protection et l’épanouissement de chaque enfant, affirmant que « dans toutes les décisions qui concernent les enfants, qu’elles soient le fait des institutions publiques ou privées de protection sociale, des tribunaux, des autorités administratives ou des organes législatifs, l’intérêt supérieur de l’enfant doit être une considération primordiale ».

Depuis plusieurs années et encore en 2026, la protection de l’enfance traverse une crise profonde, multidimensionnelle, qui interroge chaque jour un peu plus les professionnels des maisons d’enfants. Entre précarisation des moyens, diversification des vulnérabilités et remise en cause permanente du modèle. Beaucoup s’interrogent : quel sens donner à leur action, comment continuer à incarner l’intérêt supérieur de l’enfant quand ce principe, pourtant fondateur, semble souvent réduit à une formule creuse, vidée de sa substance par des logiques économiques à moindre coût et des injonctions contradictoires ?

Cette crise, largement documentée par le Livre blanc de Mathieu Klein (2023) qui alerte sur la « fracture entre les ambitions affichées et les moyens réels », ou encore par les rapports du Défenseur des droits, qui pointent régulièrement la « dégradation des conditions d’accueil et d’accompagnement », interroge l’ensemble du système. Les maisons d’enfants, pierre angulaire, des dispositifs départementaux, accueillent aujourd’hui la majorité des enfants protégés, avec ou sans handicap. Pourtant, elles sont aussi le miroir d’un système à bout de souffle, où la normalisation des réponses, la judiciarisation des parcours et la pression financière menacent la qualité même de l’accompagnement, comme le souligne le rapport Santiago (2025) sur les inégalités territoriales et la fragmentation des parcours de protection.

Face à cette réalité, une question s’impose : comment garder une boussole capable de guider les pratiques, de donner du sens au quotidien des équipes et de garantir des lieux véritablement respirables, habitables et protecteurs pour les enfants et les jeunes accueillis ? L’intérêt supérieur de l’enfant, souvent invoqué, reste trop rarement défini de manière opérationnelle. Comment le traduire concrètement dans les décisions du quotidien, en articulant droits, besoins fondamentaux et contraintes institutionnelles, économiques et territoriales ? Comment concilier protection, écoute et participation, dans un contexte marqué par la multiplication des situations de vulnérabilité – polytraumatismes, troubles en santé mentale, violences intrafamiliales – qui affectent autant les enfants que les professionnels ?

La clinique éducative, centrée sur la singularité de chaque enfant et de chaque situation, doit être réaffirmée comme un rempart contre la déshumanisation des pratiques. Elle invite à prendre le temps de l’écoute, de l’observation et de la co-construction avec les enfants, leurs familles et les partenaires. Mais pour que cette clinique reste exigeante, il faut aussi innover, expérimenter, et repenser les organisations. Les MECS ont à revendiquer leur capacité créatrice tout en garantissant une évaluation rigoureuse des pratiques.

Les défis sont immenses mais les pistes existent ! Les journées de formation ANMECS 2026 à Epinal se veulent un temps fort pour explorer ces enjeux, confronter les points de vue et proposer des réponses concrètes. Elles seront l’occasion de réaffirmer les valeurs qui fondent l’action éducative, d’analyser les tensions qui traversent le secteur et d’imaginer ensemble des pistes pour une protection de l’enfance plus juste, plus humaine et plus efficace. Parce que la question « Qu’est-ce que je fais encore là ? » n’est pas seulement l’expression d’une lassitude, mais une invitation à réenchanter nos métiers. Parce que les maisons d’enfants doivent retrouver leur souffle, pour offrir à chaque enfant un environnement sécurisant, bienveillant et porteur d’avenir.

Ces journées de formation à Epinal sont un appel à l’action collective. Elles mobiliseront professionnels, chercheurs, décideurs et enfants autour d’un projet commun : celui d’une protection de l’enfance qui, malgré les épreuves, continue de grandir, s’affirmer, innover et résister.

Rédacteurs : Le COPIL des JNFE et le Conseil d’Administration de l’ANMECS

  • Programme complet :

Programme Mercredi 25 Mars 2026

12h30-13h

ACCUEIL DES PARTICIPANTS

13h00-13h30

OUVERTURE DES JOURNEES :
Alain VINCIARELLI, Président de l’ANMECS
Elus des Vosges
M. Le Maire d’Epinal
Mme la Vice-Présidente du Conseil Départemental des Vosges 

13h30-15h00

Intervention :
Bertrand HAGENMULLER Sociologue, spécialiste de la question de l’accompagnement des vulnérabilités et du pouvoir d’agir.
Réalisateur, sociologue, il travaille depuis plus de 15 ans sur de nombreux projets innovants dans le secteur du social, médico-social et sanitaire sur le territoire national et outre-mer

15h00 -16h00

Intervention :
Emmanuel OKOUNHOLLA, Chef de service, titulaire du CAFDES.
Auteur de l’ouvrage « Éducateur, voleur de beau », Éditions L’Harmattan.

« C’est un métier noble, Educ ! »

Il m’est donné au quotidien de côtoyer des professionnels engagés, qui ne comptent ni leur temps ni leur énergie pour accompagner des enfants et des jeunes cabossés par la vie.
Alors chapeau bas à vous, combattants du quotidien, de continuer, malgré l’épaisseur des nuages qui assombrissent le ciel du secteur social, de défroisser et de prendre soin de tous ceux et celles que la vie n’a pas épargnés, parfois dès la tendre enfance.
Merci pour votre « être-là » plein et entier. Puissiez-vous continuer d’être des semeurs d’espérance, des « voleurs de beau ».

16h00-16h15

Pause

16h15-17h15

Intervention :
Pierre Alain SARTHOU, Directeur Générale de la CNAPE

Cadre juridique de l’intérêt supérieur de l’enfant et son évolution depuis les lois de 2007 – 2016 – 2022.

17h15-18h15

Intervention :
Gautier Arnaud-Melchiorre

Auteur du rapport À (h)auteurs d’enfants, membre du CNPE.

L’indispensable rôle social de l’éducateur

À travers l’expérience de la mission qui lui a été confiée par le Gouvernement en 2021 relative à la parole des enfants, Gautier Arnaud-Melchiorre interrogera, à partir de la parole des enfants, l’évolution de la fonction d’éducateur en protection de l’enfance. Les attentes des mineurs, leurs besoins et ceux des professionnels sont-ils en adéquation avec l’évolution actuelle du travail social ?

18h15

Spectacle des Enfants

Programme Jeudi 26 mars 2026

8h15-9h

ACCUEIL DES PARTICIPANTS

9h-10h

Intervention :
Anne Catherine RASSON, Docteure en droit, maîtresse de conférences et chargée de recherches à l’UCLouvain Saint-Louis Bruxelles (Belgique), membre du Centre interdisciplinaire de recherches constitutionnelles et spécialiste des droits de l’enfant, directrice adjointe d’une institution d’accueil d’enfants en danger.

« De l’invisibilité de l’enfant aux droits fondamentaux de l’enfant : l’ambivalence du principe de l’intérêt supérieur de l’enfant dans une culture infantiste »

Des exemples issus de ma pratique de terrain près de jeunes vulnérables et de mes recherches viendront illustrer ce constat et des pistes de réflexion, autour de l’intérêt supérieur de l’enfant mais également à partir des droits, de l’agentivité, de la participation et de la lutte contre l’infantisme et les violences, seront ensuite proposées et discutées pour contribuer à redonner du sens à nos métiers et à réenchanter les pratiques de la protection de l’enfance.

10h00-11h

Table Ronde Dispositifs innovants et prise de risques, partage d’expériences des différents acteurs de la région Grand Est

11h00-12h

Intervention :
Guillaume BRONSARD – Professeur de pédopsychiatrie, spécialiste de l’enfance et de l’adolescence au centre hospitalier régional universitaire de Brest, il préside l’Association Nationale des Maisons des Adolescents.
Intervention à partir de ses deux derniers ouvrages, « la santé mentale des enfants placés – La vie devant eux » et « L’enfance dérobée – Comprendre ce qu’est la maltraitance et sortir des stéréotypes »  

12h00-13h30

Déjeuner

13h30-14h30

Intervention :
Pierrine ROBIN, Professeur des universités en sciences de l’éducation et en sociologie.
« L’enfant de personne » publié en 2020 : « Parcours de vie des enfants et des jeunes relevant du dispositif de protection de l’enfance : les paradoxes d’une biographie sous injonction »

14h30-15h30

Intervention :
Eric DELEMAR Défenseur des enfants et Défenseur adjoint des droits

15h30-15h45

Pause

15h45-16h45

Table ronde représentants Italiens et Belges, croisement des regards

17h -18h30

Projection du documentaire : « Des K-soss comme vous dites », quatre jeunes se racontent dans l’atelier des voies.

Ce documentaire suit quatre adolescents âgés de 14 à 18 ans, confiés en MECS. A travers un projet musical en trois temps – écriture, enregistrement, représentation – Ces jeunes livrent leurs histoires, leurs luttes et leurs espoirs. Le film est une immersion dans leur quotidien, à la croisée de l’art et de la résilience.

– échanges avec la salle

18h30

Cocktail Musical

Programme Vendredi 27 mars 2026

8h00-9h00

ACCUEIL DES PARTICIPANTS

9h00-10h00

Intervention :
Adeline CHAUFER, Psychothérapeute spécialiste des comportements humains, du psychisme et des émotions : «Psychodramatistes »

10h00-11h00

Intervention :
Laurent SOCHARD, Psychosociologue, praticien-chercheur et consultant en protection de l’enfance.
Spécialisé dans les questions de participation citoyenne et de pouvoir d’agir des populations pauvres et disqualifiées, et des jeunes et des parents concernés par la protection de l’enfance

11h00-12h00

Table ronde :
Parole au Jeunes Majeurs, expression de parcours en protection de l’enfance

12h-12h45

Synthèse des journées :
Roland JANVIER, Chercheur en Sciences Sociales

12h45-13h

CLOTURE DES JOURNEES :
Alain VINCIARELLI, Président de l’ANMECS

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